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Préparation Yukon Arctic Ultra 2025

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     Et deux ans plus tard, m’y revoilà. Même région, même chenil, même cabine, mêmes chemins d’entraînement afin de préparer ce qui sera la plus longue course à laquelle j’aurai participé jusqu’à présent: le Yukon Arctic Ultra 640km. Bien que le parcours change cette année, c’est toujours dans le sud du Yukon (nord-ouest du Canada) que cette course trace son itinéraire. Habituellement dans le centre de Whitehorse, le nouveau départ aura lieu cette fois à Teslin, à seulement 20 petits kilomètres au nord de la frontière avec la Colombie-Britannique. Le parcours débutera par la remontée de Teslin Lake, puis empruntera la South Canol Road pour atteindre la communauté de Ross River. D’ici, ce sera un aller-retour sur la North Canol Road et enfin, la Pelly River jusqu’à Faro, lieu d’arrivée. Au total, 640km et près de 7000m de dénivelé positif à parcourir, en moins de 12 jours, durée maximale accordée pour en venir à bout.

     Cette course polaire, exigeante, avec des risques nombreux et variés (grand froid, déshydratation, éloignement, animaux sauvages, nuit…) requiert rigueur, autonomie, rusticité, robustesse, entre autres qualités toutes aussi importantes afin d’espérer franchir la ligne d’arrivée. En parallèle, le matériel nécessaire à un tel périple a lui aussi toute son importance. Avoir le bon équipement, ainsi que savoir le mettre en œuvre et l’utiliser joue un rôle primordial dans la réussite ou non de cette aventure. Cet équipement justement, conséquent, on le transporte sur une pulka, sorte de luge, que l’on tire grâce à un harnais ou une ceinture. La mienne fera entre 27 et 30kg.

     Je suis arrivé au Yukon fin septembre, lorsque les températures étaient encore clémentes, aux alentours des 15°/18°. Nous sommes près de 3 semaines après l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, et après quelques jours de repos suite au décalage horaire (9H en moins à ce moment-là), l’heure de retourner à l’entraînement a sonné. Nous sommes à plus de 4 mois du départ, 19 semaines exactement, et il va falloir réfléchir à comment construire cette préparation, de manière intelligente et adaptée à ce type de course, d’effort. 19 semaines, en suivant mon découpage habituel, ça me fait donc 4 blocs de 3 semaines intenses, entrecoupés d’une semaine de repos entre chaque bloc, en ajoutant 2 semaines de reprise progressive en début de préparation ainsi qu’une semaine de repos avant le départ.

     Une fois ce découpage effectué, je choisis ensuite le but de chaque bloc, quelle direction prendre dans chacun d’eux afin d’en tirer le maximum de profit. Je décide donc les orientations suivantes:

Bloc 0: 2 semaines de reprise progressive, avec l’ajout de séances de musculation jambes, grande nouveauté dans ma préparation et nécessaire pour continuer à progresser

Bloc 1: orienté sur la vitesse, en continuant d’augmenter progressivement le volume kilométrique hebdomadaire jusqu’à atteindre et dépasser les 100km

Bloc 2: similaire au bloc 1 jusqu’à l’arrivée de la neige, puis initier la transition entre la course classique et la course avec pulka

Bloc 3: très essentiellement axé sur la course avec pulka, afin d’habituer et adapter mon corps à ce type d’effort

Bloc 4: continuer le travail effectué au bloc 3 en réglant les détails, allonger considérablement les distances, optimiser les paramètres de course puis diminuer le volume pour amorcer la période d’affûtage

     Après avoir choisi la marche à suivre, il faut maintenant marcher, ou du moins, courir.

     Tic, tac, tic, tac…

     Je fais un bond dans le temps pour vous raconter maintenant ce qu’il s’est passé durant les 4 mois qui viennent de s’écouler. Je ne vais pas détailler chaque kilomètre parcouru, mais plutôt les chiffres importants et les séances clés, réalisées chaque semaine. Pour vous donner également le contexte, je cours ici sur la North Klondike Highway, une route vallonnée ainsi qu’en longeant la ligne haute tension, qui est une piste également vallonnée.

Bloc 0:
Semaine 1: 66km/800D+
Séances clés:
     Vendredi: 12km fartleck
     Dimanche: 18km sortie longue

Semaine 2: 77km/1000D+
Séances clés:
     Lundi/jeudi: Muscu jambes
     Vendredi: 14km fractionné (10×400m)
     Dimanche: 22km sortie longue (2×5km)

     Une semaine de repos composée de 2 footing faciles de 15km et plusieurs séances de renforcement musculaire et articulaire.

Bloc 1:
Semaine 1: 85km/1300D+
Séances clés:
     Lundi/jeudi: Muscu jambes
     Mardi: 14km fractionné en côte
     Vendredi: 14km fractionné (pyramide)
     Dimanche: 24km sortie longue (6×2km)

Semaine 2: 95km/1200D+
Séances clés:
     Lundi/jeudi: Muscu jambes
     Mardi: 16km fractionné en côte
     Vendredi: 16km fractionné (8×800m)
     Dimanche: 10km+16km canicross (en course)

Semaine 3: 105km/1300D+
Séances clés:
     Lundi/jeudi: Muscu jambes
     Mardi: 16km fractionné en côte
     Vendredi: 18km fractionné (2×7×400m)
     Dimanche: 28km sortie longue (pyramide)

     Une semaine de repos composée de nouveau de 2 footing faciles de 15km. Je me bloque malheureusement le dos durant la fin de cette semaine, ce qui m’empêche de débuter le bloc 3 correctement. Ne pouvant pas courir, je remplace les séances prévues par du vélo d’appartement. La neige tombée tôt dans la saison et en quantité, j’ai pu également débuter mon entraînement spécifique en avance, avec les premières séances avec pulka.

Bloc 2:
Semaine 1: 60km/700D+
Séances clés:
     Jeudi: Muscu jambes
     Samedi: 16km avec pulka (11kg)
     Dimanche: 10km+16km canicross (en course)

Semaine 2: 102km/1600D+
Séances clés:
     Lundi/jeudi: Muscu jambes
     Mercredi: 16km avec pulka (13kg)
     Vendredi: 20km avec pulka (17kg)
     Samedi: 28km sortie longue (2×5km)
     Dimanche: 16km avec pulka (17kg)

Semaine 3: 105km/1300D+
Séances clés:
     Lundi: Muscu jambes
     Mardi: 18km avec pulka (17kg)
     Vendredi: 18km avec pulka (20kg)
     Dimanche: 30km avec pulka (24kg)

     Une semaine de repos composée de 2 footing de 10km, donc très légère en comparaison des semaines d’entraînement. Le point principal étant d’assimiler le volume et de vraiment mettre l’accent sur la récupération et la régénération du corps et de l’esprit.

Bloc 3:
Semaine 1: 110km/1900D+
Séances clés:
    Mercredi: 18km avec pulka (24kg)
     Vendredi: 18km avec pulka (24kg)
     Dimanche: 30km avec pulka (27kg)

Semaine 2: 120km/2700D+
Séances clés:
     Mardi: 20km avec pulka (24kg)
     Mercredi: 22km avec pulka (28kg)
     Samedi: 20km avec pulka (25kg)
     Dimanche: 36km avec pulka (30kg)

Semaine 3: 190km/2200D+
Séances clés:
     Mardi: 20km avec pulka (30kg)
     Vendredi: 40km avec pulka (27kg)
     Samedi: 100km avec pulka (27kg)
     Dimanche: 30km avec pulka (25kg)

     Quelques lignes pour illustrer ce week-end choc, ces 3 jours de « test ». Il s’agissait là de recréer les conditions de course, en terme de distance, d’environnement, de matériel, de solitude… après 40km autour de la maison le vendredi matin, je suis parti le soir au parking de Tahkini, où j’ai installé mon bivouac pour la nuit. Le lendemain, après un réveil à 3H30, j’ai commencé à marcher vers 4H. Mon but était de parcourir 100km dans la journée, ce qui m’emmène alors jusqu’au lodge de Braeburn. J’emprunte pour cela l’Overland trail, que j’avais déjà parcouru lors du Yukon Arctic Ultra 2023. Cela me permet de découvrir ce chemin dans différentes conditions et surtout de jour. Je peux alors pleinement en profiter cette fois-ci. La journée se passe globalement très bien, je m’hydrate et je mange bien. Je croise quelques motoneiges en chemin, qui s’arrêtent à chaque fois à mon niveau pour me demander si tout va bien. J’arrive au bout de ces 100km après 18H de marche/course, seulement ralenti sur les 15 derniers kilomètres par 20cm de neige fraîche. Une fois mon camp installé, je m’attelle à la tâche de faire fondre de la neige grâce à mon réchaud afin de remplir mon thermos à nouveau pour la sortie du lendemain. Il y a encore quelques progrès à faire à ce niveau. Après une courte nuit avec un sommeil moyen, je repars de nouveau à 4H du matin. La poudreuse étant encore bien présente, je décide de raccourcir cette sortie de 40 à 30km. J’atteins finalement le lodge de Braeburn en fin de matinée après un peu plus de 7H de marche, la course étant impossible au vu des conditions de neige. Je suis très satisfait de ce « week-end test », de mon niveau physique et de l’utilisation de mon équipement.

Si dessous, retrouvez un audio enregistré durant cette aventure d’un week-end:

     Après un bon réveillon pour la nouvelle année, je prends encore quelques jours de repos total avant de commencer le tout dernier bloc de cette préparation, à seulement 4 petites semaines du départ. Un dernier bloc qui s’étalera sur 2 semaines uniquement, mais riche en terme de kilomètres.

Bloc 3:
Semaine 1: 140km/2700D+
Séances clés:
     Lundi: 20km avec pulka (24kg)
    Mercredi: 26km avec pulka (28kg)
     Vendredi: 20km avec pulka (30kg)
     Samedi: 22km avec pulka (30kg)
     Dimanche: 30km avec pulka (30kg)

Semaine 2: 160km/2200D+
Séances clés:
     Mardi: 58km en marchant, avec pulka (27kg)
     mercredi: 47km en marchant, avec pulka (27kg)
     Vendredi: 30km avec pulka (30kg)
     Samedi: 25km avec pulka (30kg)

     Une toute dernière semaine de préparation marquée par un dernier camping trip, de nouveau sur la Dawson Overland Trail, dans le sens Braeburn Lodge Tahkini Road cette fois-ci. L’occasion de refaire une nuit en bivouac entre deux belles journées dehors, en marchant, donc sans se fatiguer de trop et utiliser une dernière fois l’intégralité de mon matériel pour être plus à l’aise encore.

     Pour résumer cette préparation physique, rien de tel que les chiffres, pour les adeptes des statistiques dont je fais partie. Sur une période de 120 jours exactement, j’ai réalisé:
– 1534km, dont 766km avec ma pulka, soit 50%
– 22 866m de dénivelé
– 265H29′ d’activité, soit 2H12′ par jour en moyenne (sans compter les séances de mobilité et d’étirements 5-7 fois/semaine)
– +4kg de masse corporel

     Pour cette partie, ce ne sera pas long, étant donné que je ne suis absolument pas calé sur le sujet. Je vais simplement citer 2-3 choses qui m’aident moi, à me sentir prêt, serein et en confiance afin de prendre le départ d’une telle aventure.
     Premièrement, ce qui pourrait se rapprocher je pense de la visualisation. J’essaie de me projeter, de m’imaginer à certains moments de la course ou dans certaines situations qui pourraient être difficiles. Soit physiquement, après plusieurs jours, et essayer de trouver l’état d’esprit, les pensées qui me motiveront et me permettront de continuer à avancer. Soit des imprévus à gérer comme une baisse soudaine de la température, une tempête ou une casse de matériel. J’imagine autant que possible tous les scénarios qui pourraient se produire et qu’est-ce que je pourrais mettre en place pour palier à ces imprévus afin de continuer mon chemin.
     Deuxièmement, je regarde énormément la carte du parcours, afin d’en connaître chaque portion, chaque point particulier ce qui me permettra de me repérer une fois que j’y serai, afin de découper mon avancée en plusieurs petites étapes.
     Enfin, je me prépare à l’inconfort. Je sais que la majorité de la course se passera ainsi. En ayant froid, en ayant faim, en étant fatigué, en étant seul. Je sais qu’il faudra être patient, car chacun de ces états ne durera qu’un temps, rien de tout ça n’est définitif.

     Pour la préparation matérielle, elle a débuté avec le plus important, la confection de la pulka. J’ai choisi, comme il y a 2ans, la Pro Expédition Sled 960 de la marque Era Group. Légère, robuste et de grande capacité, parfaite pour ce genre d’aventure de longue durée. Je l’ai reliée à une ceinture de canicross modifié par deux câbles, passant dans des tubes de PVC afin d’avoir une structure rigide.

     Pour les différents équipements, une liste de matériel obligatoire est établie par la course et se divise en trois parties. Le premier « pack » est le système de camping, composé d’un matelas gonflable hiver (R-value=6), d’un duvet hiver -40° et d’une tente ou d’un sac étanche. Le second « pack » est le matériel d’urgence dans lequel on retrouve une doudoune d’expédition, de quoi démarrer un feu rapidement ainsi qu’un appareil de communication satellitaire (ex: Garmin InReach). Le dernier « pack » est, selon moi, tout le reste qui nous permettra d’avancer en totale autonomie comme un réchaud à essence, des thermos, des raquettes à neige, une frontale ou encore des vivres pour 48H. À cela s’ajoute également tout ce qui pourra nous apporter un peu de confort comme des affaires de rechanges ou un oreiller gonflable.

     J’ai pu rassembler tout ce matériel au fil des semaines/mois précédents le départ et ainsi pu m’entraîner avec, le mettre en œuvre et l’utiliser. J’ai par exemple dormi dehors une fois par semaine durant 2 mois, au fur et à mesure que les températures descendaient afin de tester mon système de camping et y apporter quelques modifications quand cela était nécessaire.

     Durant mes entraînements, j’ai ensuite régulièrement testé le reste de mon équipement comme mes raquettes à neige (le modèle Symbioz Hyperflex Racing de chez TSL), mon réchaud (le Whisperlight Universal de chez MSR), des patch autocollants pour protéger le visage du froid, des chaînes pour courir sur la glace, un système de portage pour les bâtons afin d’avoir les mains libres…

     Suite à tous ces essais, j’ai pu ainsi expérimenter dans quelle mesure tel ou tel équipement pourra me servir dans les différentes situations, types de terrain ou températures que je rencontrerai tout au long de la course.

     Nous sommes maintenant fin janvier, à quelques jours seulement du départ, et après m’être bien préparé physiquement, mentalement et matériellement, il faut maintenant penser et organiser l’ensemble de ces éléments afin d’être dans les meilleures conditions du premier au dernier jour. Le point principal de cette partie va être de penser aux différents ravitaillements et notamment aux drop bags, c’est à dire les sacs que l’on peut envoyer à différents checkpoints. Nous y aurons accès 4 fois au total. Il faut donc calculer quoi y envoyer et en quelle quantité, notamment en nourriture, afin d’en avoir suffisamment pour atteindre le prochain checkpoint mais pas trop, pour ne pas se charger inutilement.

     À ce moment, j’essaie également d’imaginer une routine que j’aimerais mettre en place, que ce que j’ai à faire durant la journée devienne automatique et que je n’oublie rien, notamment avec la fatigue qui s’accumulera jour après jour. J’ai pu récolter des informations sur le parcours ainsi que sur l’utilisation de mon matériel, que j’ai également pu mettre en œuvre à plusieurs reprises ces dernières semaines. J’ai aussi écouté quelques podcasts sur des coureurs ayant déjà participé à ce type d’épreuve afin d’en apprendre plus sur leur gestion des différents paramètres. Je pense que cela va énormément m’aider. Enfin, après mon week-end test, je peux vous dévoiler comment j’imagine mes journées, ou du moins comment j’espère qu’elles se dérouleront:

     – 3H30: réveil
     – 4H00: début de la progression
     – 12H00: mi-journée
     – 20/22H: fin de la progression
     – 22H30: dodo

     Bien sûr, cette routine est purement théorique, et je m’attends à ce qu’elle change complètement à tout moment, peut-être même dès le deuxième jour pour n’importe quelle raison (conditions météo, conditions du parcours, fatigue, défaillance matériel…). Pour la nourriture, par jour, je prévois 3 repas lyophilisés salés, 2 petits déjeuner lyophilisés et compléter ensuite avec des barres, des gels, du chocolat… pour arriver à un total proche de 8000 calories. Enfin, pour l’eau, j’emporterai avec moi une capacité de 4L (3L dans des thermos et 1L dans mon gilet) ce qui devrait me permettre d’aller de checkpoint en checkpoint sans avoir à faire fondre de la neige en cours de route.

     Quelques détails:
– j’enverrai ma tente à la moitié du parcours car, étant donné que je compte dormir à la belle étoile si les conditions le permettent, c’est du temps (et du poids) de gagné sur l’installation du bivouac
– pour avancer la nuit, j’aurai une frontale 450 lumens (plus une de rechange) avec 4 batteries en tout
– j’aurai bien sûr avec moi de quoi faire quelques réparations sommaires (ruban adhésif, cerflex, tube et câble de rechange…)
– niveau électronique, j’aurai mon téléphone (pour les photos et la musique), ma montre Garmin enduro 3 (pour faire une trace strava visible depuis l’espace), mon enregistreur vocal (que j’espère pouvoir utiliser le plus longtemps possible pour vous faire vivre cette course avec moi, de l’intérieur), mon InReach (appareil de communication satellitaire, pour la sécurité) ainsi qu’une batterie externe pour recharger le tout

     Je ne cache pas une certaine pression et une peur certaine vis à vis de la distance et des conditions de l’aventure qui m’attend. C’est bien la première fois que j’appréhende de cette façon de franchir une ligne de départ, et c’est sûrement le signe que c’est celle qui me convient.
     Cette préparation fut longue et intense mais belle à bien des égards et, avec la réalisation d’un bon 95% des séances prévues, j’en suis extrêmement satisfait, en tout point.
     Cependant, suis-je suffisamment, réellement prêt pour cette course?? Peut-on au moins l’être à 100%?? Je ne sais pas, mais on le saura bientôt!!

(Théodore Roosevelt)

Cet article a 3 commentaires

  1. Anita

    Merci pour cet article passionnant !

    Et félicitations pour le résultat !!

  2. Pascal Laurence

    Bravo pour cette volonté d’aller au bout de soi, c’est vraiment inspirant et notre de quoi est capable l’homme quand il se fixe des objectifs et se donne les moyens de les atteindre . Bravo pour cette course de dingues et tout mon respect

  3. Jocelyne

    juste un mot : RESPECT

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